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Qu’est-ce que l’agroforesterie ?

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Des arbres au milieu des champs ou des haies en bordure de parcelle ?

Cela n’a rien de nouveau mais les pratiques ancestrales de l’agroforesterie sont de plus en plus encouragées. Il faut dire qu’elles aident grandement à restaurer les écosystèmes, préserver la biodiversité, et même améliorer le rendement des cultures !

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Quels sont les principes de l’agroforesterie ?

On trouve au Journal Officiel du 19 août 2015 une définition plutôt explicite : « mode de production agricole associant sur une même parcelle des plantations d’arbres à d’autres cultures, dans la perspective d’effets bénéfiques réciproques. Elle est suivie de deux annotations : d'une part "les arbres plantés peuvent appartenir à des essences autres que forestières, notamment fruitières" et d'autre part "l’agroforesterie est une des pratiques recommandées en agroécologie".

 

L’agroforesterie c’est donc tout simplement le fait de faire cohabiter sur un même espace des arbres, des cultures ou des animaux d’élevage ; une pratique ancestrale dont on redécouvre les avantages notamment en matière d’utilisation des ressources, de diversité biologique, de bien-être animal ou de rendement.

 

On la trouve sous plusieurs formes : bocages, prés-vergers, prés-bois, alignements de peupliers, plantations de noyers associées à l'élevage ou d’autres essences associées aux cultures. Elle est notamment encouragée depuis 2016 par un Plan National de Développement pour accompagner les agriculteurs dans l’évolution de leurs exploitations, et soutenue par la Politique Agricole Commune de l’Union Européenne.

 

Quels sont les avantages de l’agroforesterie ?

L’agroforesterie repose sur le principe du co-bénéfice. L’arbre a une fonction essentielle de protection des sols : par son système racinaire, il crée des conditions qui favorisent l’alimentation en eau et en minéraux des cultures de surface. Les techniques agroforestières permettent de disposer les arbres afin que ceux-ci grandissent mieux, et favorisent au maximum les cultures en rentrant le moins possible en compétition avec elles.

 

Les arbres permettent aussi de diversifier les productions de la parcelle (bois d’œuvre, d’énergie, fruits, fourrage, etc.). Ils limitent également la fuite des nitrates dans les couches profondes du sol, ce qui réduit la pollution des nappes phréatiques. Ils contribuent à améliorer la fertilité des sols :  les feuilles qui tombent fournissent un important approvisionnement en biomasse susceptible d’être minéralisée. Lorsque des espèces fixatrices d’azote sont utilisées (comme l’acacia) en association, ils peuvent aussi contribuer à l’alimentation azotée de la culture et ainsi réduire l’utilisation d’intrants de synthèse. Ils peuvent aussi protéger les cultures et les animaux des intempéries ou des conditions climatiques extrêmes, limiter les phénomènes d’érosion des sols, encourager la rétention d’humidité et entretenir le cycle de l’eau. Ils ont aussi la capacité d’absorber du carbone durant toute leur croissance, améliorant le bilan environnemental de la parcelle.

 

Les arbres, les arbustes et les haies jouent aussi un rôle essentiel pour la biodiversité. Ils servent de continuité écologique en constituant des abris pour les animaux de passage. Ils permettent aux prédateurs des espèces nuisibles de revenir sur les parcelles pour en contrôler la prolifération. Ils aident à fixer la biodiversité utile aux cultures comme les pollinisateurs. Ils fournissent un abri et de la nourriture aux animaux d’élevage, améliorant leur bien-être. Ils permettent aussi de restaurer la diversité des paysages, augmentant leur intérêt culturel et touristique.

 

Des études de l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) menées dans les années 90 ont montré que l’on augmentait les rendements en associant arbres et cultures plutôt qu’en séparant les deux. L’expérimentation INRA sur un système blé-noyers à Restinclières (Hérault) a montré qu’une parcelle agroforestière de 100 ha pouvait produire autant de biomasse (bois et produits agricoles) qu’une parcelle de 136 ha où arbres et cultures auraient été séparés, soit un gain de 36%.

 

Quelles sont les limites de l’agroforesterie ?

Elles sont assez peu nombreuses mais tiennent essentiellement à deux facteurs :

  • La concurrence potentielle des espèces choisies entre elles et avec les cultures, notamment pour les ressources en eau, en nutriments ou pour l’ensoleillement. D’où l’intérêt d’être bien accompagné dans le choix et l’emplacement des espèces sur les parcelles en fonction des objectifs de l’exploitation ; un rôle notamment endossé par les chambres d’agriculture.
  • L’espace nécessaire : même si les plantations d’arbres peuvent être modestes, de l’ordre de 2 à 8% de la parcelle, pour de petites exploitations où chaque m2 compte l’arbre peut sembler être davantage un manque à gagner qu’un atout. Fort heureusement, les modèles agroforestiers sont nombreux et adaptables à beaucoup de situations, et les agriculteurs peuvent bénéficier de plusieurs systèmes d’aides, du régional au niveau européen, pour soutenir leurs efforts.
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