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Contribuer à la dépollution des eaux du lagon grâce aux plantes

Contribuer à la dépollution des eaux du lagon grâce aux plantes

Sous-titre
Polynésie française
Introduction

Retrouver une eau propre et saine dans une baie polluée grâce aux plantes

Contenu
Texte

Des plantes qui absorbent la pollution

Un lagon en danger

Moorea, Tahiti... Qui pense à la Polynésie française voit des plages de sable fin, une nature luxuriante, des eaux turquoises et transparentes... Sauf que ce petit paradis est en danger, et le danger qui le menace ne se voit pas à l'oeil nu. C'est la pollution.

Dans la baie d'Opunohu à Moorea, on cultive l'ananas et l'agriculture maraichère est bien diversifiée dans les autres îles du territoire. Mais l'agriculture biologique est peu développée et les pesticides encore largement utilisés. Lors des fortes pluies, ils ruissellent dans les rivières jusqu'au lagon. La pollution qui en résulte a des conséquences sur l'eau, sur les récifs coralliens et les algues qui vivent en symbiose avec le corail, mais aussi sur les plantes aquatiques et les poissons qui peuplent le lagon. Alors comment retrouver une eau propre et rééquilibrer cet écosystème ? Les plantes pourraient bien, une fois de plus, être la solution !
 

Trouver les plantes locales dépolluantes

Des plantes capables de purifier une eau polluée, l'idée représente un formidable espoir pour protéger la nature aquatique. C’est aussi un défi de taille : lorsque l’on veut dépolluer une eau, un sol, ou tout autre environnement grâce aux plantes (la phytodépollution), il est essentiel que la plante sélectionnée rassemblent les propriétés adéquates pour s’adapter à l’environnement dans lequel elle sera plongée : caractéristiques chimiques des polluants, facteurs climatiques, nature de l’eau ou des sols…. et de bien d’autres facteurs;

Objectif en Polynésie française : identifier des espèces locales possédant ces vertus miraculeuses pour nettoyer le lagon en purifiant les eaux de ruissèlement en amont. Pour réaliser ce tour de force, Klorane Botanical Foundation s’associe à deux entités du Centre National de Recherche Scientifique (CNRS) : le Laboratoire de Chimie Bio Inspirée et Innovations Ecologiques (ChimEco) et le Centre de Recherches Insulaires et Observatoire de l’Environnement (CRIOBE), pour un programme scientifique innovant.
Klorane Botanical Foundation est d’ailleurs déjà partie prenante dans un projet de phytodépollution avec le laboratoire ChimEco, dans les Cévennes, en France métropolitaine. La plante retenue est ici la Menthe aquatique : elle a des propriétés extraordinaires pour dépolluer une rivière contaminée par des métaux lourds.

 

Du test au nettoyage grandeur nature

Premiers tests en aquariums

Le laboratoire de ChimEco a démarré son enquête en laboratoire pour identifier des plantes susceptibles de retenir les herbicides spécifiques utilisés dans les champs d'ananas. Pour le savoir, place à des tests en laboratoire, dans des aquariums, avec l'espoir de trouver les plantes aquatiques de Polynésie française les plus efficaces pour dépolluer. Priorité aux plantes invasives ! Ces dernières seront testées mortes afin d'éviter tout risque d'échappement.

Passage à grande échelle

En parallèle, il s'agit de trouver un procédé qui fonctionne sur le terrain, en Polynésie française. En pratique, réussir à définir le meilleur dispositif de capture, au plus près des champs et donc adapté au terrain, aux conditions et aux aléas climatiques. Les essais se feront en rivière, en testant différentes variables : la pente, les dimensions, les formats d’installation... Des prélèvements seront réalisés tous les mois pour évaluer les résultats et identifier les succès à déployer à plus grande échelle. C’est le CRIOBE, qui possède déjà un ancrage local depuis 50 ans, qui mènera les opérations. L’occasion également de développer des échanges avec les agriculteurs pour les accompagner vers l’utilisation raisonnée de bio-pesticides.

 

Ces plantes pourraient changer la donne ! 
Epinard local, liseron d'eau, taro ou encore pavot aquatique : voici quelques-unes des plantes indigènes qui sont à l'étude. Certaines sont déjà utilisées dans les bassins des particuliers pour filtrer l'eau... 

 

Préserver l'eau, la faune et la flore, une priorité mondiale

La biodiversité et l'eau de la vallée d'Opunohu et des îles de Polynésie française sont en danger ! Partout sur le globe, la pollution des eaux se multiplie au point d'être devenue un enjeu majeur pour la planète, tout comme les récifs coralliens sont fragilisés par le dérèglement climatique en bien des endroits. Il devient urgent d'agir pour protéger les ressources en eau et les écosystèmes menacés.