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Les usages des champignons et des lichens

Les usages des champignons et des lichens

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Le saviez-vous ? les champignons et les lichens ne sont pas utiles que dans la nature : pour de nombreuses choses, ils sont utiles à l’homme.

Les usages des champignons et des lichens dans la santé

Dans la nature, le développement des champignons - ou du moins de leurs sporophores à courte durée de vie - est souvent imprévisible : cela les rend difficiles à utiliser tels quels pour une médecine traditionnelle. Ils l’ont pourtant été dès la préhistoire : Ötzi, la célèbre momie des glaces, portait sur lui des spécimens de Polypore du Bouleau - Piptoporus betulinus - , laxatif et vermifuge, d’Amadouvier - Fomes fomentarius -, hémostatique, et de « Chaga » - Inonotus obliquus -, utilisé en médecine traditionnelle chinoise.

Depuis des temps immémoriaux, la médecine traditionnelle chinoise utilise également le Ganoderme luisant - Ganoderma lucidum -, qui aurait des propriétés anticancéreuses et montrerait une certaine activité contre le virus du SIDA. Attention cependant : rien ne dit que les souches européennes de Ganoderme luisant synthétisent les mêmes métabolites secondaires que celles qui ont été étudiées en Extrême-Orient.

Les médecines traditionnelles d’Amérique et d’Afrique utilisent aussi des polypores.

Attention aux sites Internet qui vantent, souvent dans un but commercial, les mérites multiples de telle ou telle plante ou champignon : attention aux arnaques !

Les champignons synthétisent de très nombreuses molécules qui leur servent de défenses naturelles. Non prises en compte dans la composition nutritionnelle, elles rendent de nombreuses espèces de champignons impropres à la consommation. Elles peuvent être à la fois responsables d’intoxications mortelles, et simultanément des sources de médicaments.

Plusieurs dizaines d’espèces présentes en France métropolitaine - parmi les amanites, lépiotes, gyromitre, cortinaires, paxilles, tricholomes - produisent des toxines mortelles, qui pour l’instant n’ont aucune utilisation médicale.

D’autres champignons synthétisent des antibiotiques naturels, qui peuvent aussi bien nous soigner que provoquer, lorsqu’on les consomme, des intolérances, des allergies, des interactions médicamenteuses ou alimentaires.

Marquant l’histoire de la médecine, la moisissure penicillium notatum a sauvé de nombreuses vies depuis 1928 : c’est à partir de celle-ci, qui avait contaminé ses cultures de bactéries, que Flemming a découvert la pénicilline, le premier des antibiotiques.

La cyclosporine, molécule faiblement antibiotique issue d’un champignon, est utilisée comme immunosuppresseur : elle a permis la réussite des premières transplantations d’organes, en évitant que le greffon ne soit rejeté par l’organisme du receveur. Elle est aussi utilisée dans le traitement de maladies auto-immunes.

Les psilocybes et l’ergot du seigle contiennent de puissants et dangereux psychotropes, dérivés de l’acide lysergique. Au moyen-âge, l’ergot du seigle - parasite des céréales dont nul ne savait à l’époque que c’était un champignon - a causé des intoxications collectives appelées le « mal des ardents » ou « feu de Saint Antoine ». Il contient de l’acide lysergique – comme la très dangereuse et illicite drogue, le LSD - et certains de ses dérivés qui, naturels ou synthétiques, et en plus de leur toxicité sont une source de médicaments.

L’ergotamine et ses dérivés sont à la fois hémostatiques et vasoconstricteurs. Agissant sur l’un des récepteurs de la sérotonine, ils sont notamment utilisés pour soulager les crises de migraine.

Depuis toujours et beaucoup plus qu’en Occident, la médecine traditionnelle chinoise a su utiliser les champignons pour leurs propriétés. Certains d’entre eux sont cultivés, commercialisés et reconnus comme TCM – Traditional chinese medecine -. Les plus connus sont le shiitaké - Lentinula edodes -, actuellement cultivé partout dans le monde, mais à ne pas consommer cru, et le reishi - Ganoderma lucidum -. Des recherches récentes ont montré les propriétés immunostimulantes du shiitake

Les usages des champignons et des lichens dans l’alimentation

Lorsqu’on pense à des champignons comme aliments, on évoque le plus souvent une poêlée de cèpes, une sauce aux morilles, une omelette aux girolles ou à la truffe, le fromage de Roquefort, mais il ne faudrait pas oublier le pain, la bière, et le vin, obtenus grâce à la levure Saccharomyces cerevisiae, ainsi que diverses préparations asiatiques à base de riz, céréale la plus répandue en Asie.

Valeur gustative, c’est certain… mais valeur nutritionnelle, c’est moins sûr !

Les usages des champignons et des lichens dans les teintures textiles

Les teintes obtenues à partir de champignons sont très variables. Elles dépendent des espèces utilisées, et ne sont pas nécessairement celles des champignons fraichement récoltés. Pour un même champignon, elles peuvent être très variables selon qu’elles sont fixées avec des sels d’aluminium, d’étain, de cuivre ou de fer. La plupart des champignons tinctoriaux sont des Boletales ou des Polyporales.

  • Les Boletales - Pisolithus tinctorius et différentes espèces des genres Boletus, SuillusXerocomus, GomphidiusPaxillus - donnent des pigments jaunes, orangés, rouges ou bruns.
  • Les Polyporales - Fomes fomentarius (Amadouvier), Hapalopilus rutilansPhaeolus schweinitziiPycnoporus cinnabarinus – donnent des pigments beiges, gris, fauves, roux, violets, bruns, bruns-rouges.
  • Cortinarius semisanguineus donne des pigments rouges,
  • Plusieurs espèces de Sarcodon donnent des pigments bleus.

Les polypores restent les champignons les plus utilisés. Tentures de la manufacture des Gobelins, meubles des ébénistes les plus renommés de Marie-Antoinette… L’usage des polypores ne se retrouve aujourd’hui que dans l’artisanat, par exemple pour la teinture de la laine.

Certains lichens assurent, en plus de la teinture, une protection contre les mites.

Les usages des champignons et des lichens dans les parfums

Les mycologues le savent : tous les champignons n’ont pas la même odeur. Certaines espèces sont même identifiables par leur seule odeur : désagréable, de gaz de charbon pour le Tricholome soufré - Tricholoma sulphureum- ou de viande en putréfaction pour le Phalle impudique - Phallus impudicus -, ou agréable, d’anis pour le Clitocybe odorant - Clitocybe odora - ou de noix de coco pour Lactarius glyciosmus, etc.

Les lichens sont plus faciles à utiliser et apportent de nombreuses touches odorantes, comme les notes de fond boisées ou marines pour Evernia prunastri ou Pseudevernia furfuracea.

 

Le rôle des champignons et des lichens dans les écosystèmes

Qu'est-ce que la mycologie ? 

Quelques chiffres

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