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The biodiversity of a river

La biodiversité d’une rivière

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Texte

À la croisée de plusieurs milieux, la rivière est bien plus qu’un écosystème, c’est un lieu d’échanges cruciaux entre espèces, un espace de rencontres et d’interactions à préserver.

De la faune aquatique à la flore des berges en passant par les strates forestières ou les prés qui la bordent, la rivière est un lien. Elle héberge, elle nourrit, elle protège, elle transporte, elle régule…des services inestimables rendus à la biodiversité qui subissent des pressions importantes du fait des activités humaines, de l’urbanisation aux pollutions.

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La rivière c’est…
Colonnes
87%
87% des habitats humides ont disparu depuis le XVIIIe siècle
30%
0% des espèces rares et menacées dépendent des écosystèmes des rivières
90%
90% des cours d’eau français contiennent des traces d’herbicides ou d’insecticides, dans des proportions parfois préoccupantes.
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La rivière, l’écoquartier de la biodiversité

 

Pont entre les milieux terrestres et aquatiques, la rivière est une association de plusieurs types d’habitats capables d’abriter de nombreuses espèces végétales ou animales. De son équilibre fragile dépendent non seulement la survie de l’écosystème lui-même, mais aussi, en cascade, celle de tous ceux avec qui elle interagit, les forêts, les prés, ou même les villes qu’elle traverse.

Les rives et les berges

De la terre à l’eau, c’est une zone de grande richesse écologique puisque s’y croisent les racines des arbres, les plantes hydrophiles et les végétaux aquatiques qui affectionnent la surface. Ce micro-écosystème héberge des amphibiens et toute une population d’insectes et petits animaux qui aiment particulièrement les milieux humides. À l’abri des systèmes racinaires qui plongent sous la surface, des nurseries accueillent les alluvions des poissons et autres animaux aquatiques. Surplombant les ondulations de la rivière, les saules, noisetiers, frênes, aulnes et peupliers assurent leur croissance en satisfaisant leurs importants besoins en eau. Au sol, c’est le royaume des menthes, violettes et orchidées, qui s’épanouissent dans la fraîcheur et l’humidité.

La rivière

Du lit à sa surface, la rivière, bien qu’en mouvement permanent, est peuplée de nombreuses espèces animales et végétales, plantes et algues. Leur localisation et leur densité dépend de la hauteur de l’eau, de sa composition en nutriments, de sa qualité, et de la force du courant. La vie fixée trouvera de quoi s’ancrer plus près des berges ou du fond, ou autour des reliefs crées par les rochers. Si le courant est faible, on trouvera plus près de la surface des renoncules d’eau, des rubaniers, des renouées, des myriophylles, des nénuphars, des lentilles d’eau... Le passage de l’eau sur les rochers et les rives, la décomposition des végétaux et les rejets des animaux, viennent enrichir le milieu dans un cycle permanent qui assure la subsistance de tous ceux qui y ont élu domicile.

Le saviez-vous ?

Comment distinguer une plante d’une algue ?  Si elles appartiennent toutes les deux au règne végétal, la plante a des racines, tandis que l’algue n’en a pas !

La ripisylve

Les parties boisées des bords de rivières abritent un écosystème riche en espèces végétales et animales. Les arbres comme les peupliers, les chênes ou les platanes fournissent un habitat pour les espèces animales. Ils installent un réseau de racines serrées qui renforcent les berges et limitent leur érosion. En filtrant les rayons du soleil, les arbres limitent aussi le réchauffement de l’eau de la rivière et le développement des bactéries ou parasites qui irait avec.

Bancs alluvionnaires, « bras morts », prés voisins inondés ou zones marécageuses, les espaces qui jouxtent la rivière sont riches d’interactions entre les espèces et cultivent une biodiversité foisonnante. Ces écosystèmes liés entre eux sont renforcés par ces échanges, supportés par le passage de la rivière ; un équilibre très surveillé car en proie à de nombreuses menaces.

 

La rivière et ses menaces

- En France, 50 % des espèces d'oiseaux, 100 % des amphibiens et 30 % des espèces rares et menacées dépendent des écosystèmes des rivières (source : biodiversité.gouv.fr). Pourtant 87% des habitats humides recensés dans l’Hexagone au XVIIIe siècle ont été détruits depuis, et seuls 6% de ces écosystèmes sont aujourd’hui dans un état de conservation favorable d’après Nature France.

- Partout dans le monde, la biodiversité des rivières est menacée. Les aménagements du territoire, l’urbanisation, l’asséchement ou le détournement de cours d’eau, la construction de barrages, ont drastiquement réduit ces habitats et leur capacité à accueillir une grande diversité d’espèces.

- Mais si les grands projets humains sont une cause très visible de la fragilisation des rivières, c’est sans doute la pollution, bien plus insidieuse, qui fait planer la menace la plus grave sur la biodiversité des milieux humides.

- Souvent en « bout de chaine », les rivières sont très exposées aux polluants industriels (métaux lourds) et agricoles : l’agriculture intensive figure parmi les premiers responsables, du fait de l’utilisation massive de pesticides, insecticides et herbicides. Imprégnant les végétaux et les sols, ces produits phytosanitaires se déversent dans nos rivières par ruissèlement, causant des ravages dans les écosystèmes aquatiques. Mais les rivières récoltent aussi les gaz d’échappement, hydrocarbures, huiles usagées et déchets en tout genre, notamment les plastiques, transformant certaines en déchetteries flottantes. Elles peuvent également emporter les polluants d’autres milieux quand elles traversent ou se trouvent à proximité de zones contaminées comme d’anciennes mines.

- Même l’eau de pluie peut être un polluant : dans certaines zones, sa forte concentration en nitrates fait augmenter le taux de phosphate des rivières, une certaine catégorie de nutriments. Certaines espèces, comme les algues, se développent alors au détriment d’autres espèces, appauvrissant l’apport en oxygène et dégradant rapidement l’habitat pour ses autres locataires.

- Mais la pollution des eaux n’est pas que chimique, elle peut être aussi thermique ! Une rivière a une température « de croisière », qui ne varie que peu et qui assure un cadre de vie stable à ses habitants. Son réchauffement soudain peut mettre en péril de nombreuses espèces. En France, l’alerte est lancée sur certaines centrales nucléaires, qui rejettent dans les rivières leurs eaux de refroidissement, pourtant bien réchauffées.

 

Vous souhaitez en savoir davantage sur ce qui menace la biodiversité ? Consultez nos pages dédiées !

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