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The biodiversity of a forest

La biodiversité d’une forêt

Contenu
Texte

Primaires, secondaires, naturelles ou plantées, les forêts sont d’incroyables réservoirs de biodiversité et jouent un rôle essentiel dans la survie des écosystèmes qu’elles abritent.

 

Utilisées depuis toujours pour la construction, le chauffage ou la transformation, leur gestion durable est au cœur des enjeux de préservation. Partout dans le monde, ces hotspots de biodiversité sont menacés par la déforestation, l’artificialisation des sols ou les effets du changement climatique. Elles sont pourtant la clé d’un avenir durable et conditionnent la survie de très nombreuses espèces.

Title
La biodiversité d’une forêt c’est….
Colonnes
30 %
de la surface du globe couverte par les forêts. Elle était de 66% il y a quatre siècles
50%
des espèces recensées dans le monde sont abritées par la forêt tropicale humide
Texte

La forêt, réservoir de biodiversité

 

Arbre de vie, arbre-monde, jardin d’Eden, ce n’est pas un hasard si les arbres et les forêts se retrouvent au cœur de tous les mythes fondateurs de l’Humanité : les forêts fascinent, rassurent et émerveillent depuis la nuit des temps. Gardiennes des sols, remparts contre l’érosion ou la désertification, puits à carbone, refuges pour des milliers d’espèces, les forêts sont les colonnes vertébrales d’écosystèmes prospères.

 

L’Amazonie, le « poumon vert de la planète »

 

Le couvert forestier ne représente plus que 30% de la surface du globe, contre 66% il y a quatre siècles. Mais les arbres et les forêts assurent des fonctions essentielles à la vie sur Terre, sous Terre, et même dans les mers. Les forêts et leurs 60 000 espèces d’arbres abritent 80% des espèces d’amphibiens, 75% des oiseaux et 65% des mammifères. Elles retiennent 662 milliards de tonnes de carbone, soit la moitié du stock de la planète.

 

L’Amazonie à elle seule regroupe une biodiversité unique : 40 000 espèces de plantes dont 16 000 essences d'arbres, 2,5 millions d'espèces d'insectes, 3 000 poissons d'eau douce, 1 500 oiseaux, 500 mammifères, 550 reptiles… Et sûrement encore beaucoup à découvrir. Plus de 2 000 nouvelles espèces y ont été identifiées et décrites depuis 1999, selon l'organisation WWF. Elle est aussi le territoire de nombreuses communautés autochtones qui vivent en harmonie avec ces riches écosystèmes et dont le mode de vie est chaque année un peu plus menacé.

 

Si les regards se tournent régulièrement vers l’Amazonie, le « poumon vert de la planète », chaque milieu forestier est un véritable réservoir de biodiversité, abritant des chaînes alimentaires entières. Qu’elles soient subtropicales, tropicales, tempérées ou boréales, les forêts forment des ensembles complets, régulant leur propre température, humidité et atmosphère. Les milliers d’espèces qui peuplent les forêts vivent en symbiose avec leur écosystème : la forêt les nourrit et les abrite, et ils en prennent soin en retour, assurant sa bonne santé et sa pérennité, un équilibre fragile maintenu depuis des millions d’années. Un exemple de ce cycle complexe : le bois mort, que l’on pourrait penser inutile, supporte à lui seul plus de 25% de la biodiversité forestière (source : ONF – Office National des Forêts).

 

Un équilibre précieux entre les espèces animales, végétales et humaine

 

Une forêt c’est comme un immeuble d’habitation : chaque étage abrite une population qui lui est propre et l’ensemble de ces habitats forme un tout harmonieux dans lequel les échanges se font en permanence, en l’absence de perturbation extérieure. De bas en haut, on distingue plusieurs strates :

 

- la strate hypogée, qui couvre les 20 premiers centimètres sous la surface, et qui abrite la flore souterraine (notamment les racines) et microfaune du sous-sol,

- la strate muscinale, qui mesure à peine quelques millimètres de hauteur et comprend les lichens et mousses qui couvrent la surface du sol,

- la strate herbacée, qui englobe les plantes et herbes jusqu’à 1,50m de hauteur à maturité,

- la strate arbustive, dans laquelle on retrouve les arbustes et buissons pouvant mesurer jusqu’à 10 m de haut,

- la strate arborée, la plus majestueuse, qui s’ouvre sur les arbres qui dépassent les 8-10 mètres de hauteur et s’étend jusqu’à la canopée.

 

Chacun de ces écosystèmes repose sur un équilibre précieux dont dépendent non seulement de nombreuses espèces animales et végétales, mais aussi la vie humaine. Bien que nous soyons pour la plupart éloignés du milieu forestier au quotidien, elles continuent de permettre nos vies modernes, que ce soit en fournissant directement des ressources (alimentaires, médicinales), des matières premières (bois de chauffage, bois de construction, bois de transformation pour pâte à papier), ou en assurant le rôle de régulateur de carbone pour compenser le poids toujours plus grand de nos activités. Leur gestion durable et leur préservation sont d’autant plus importantes que les menaces qui pèsent sur les forêts sont nombreuses et s’intensifient d’année en année. Il est essentiel de s’inspirer et de soutenir les communautés autochtones qui ont fait de la cohabitation avec des écosystèmes forestiers en bonne santé un pilier de leur mode de vie et savent les préserver depuis des temps immémoriaux.

 

* Source : Global Forest Watch, FAO. 2022. In Brief to The State of the World’s Forests 2022

 

[La biodiversité en forêt tempérée] La biodiversité des forêts françaises

 

La France métropolitaine abrite des forêts de type tempéré, du fait de ses climats océanique semi-continental et méditerranéen. Elles accueillent un tiers de toutes les espèces que l’on peut recenser dans l’Hexagone, et couvrent 30 % du territoire national (Source : Observatoire de la biodiversité des forêts). On y trouve une grande variété d’essences d’arbres et de végétaux.

Dans les forêts de feuillus, chênes, châtaigniers et hêtres dominent le palmarès. Gagnantes toutes catégories, les forêts de chênes représentent 41 % des forêts françaises. (Source : Office National des Forêts - ONF)

Les forêts de résineux, que l’on trouve dans les Landes et les massifs montagneux, sont le domaine des pins maritimes et des pins sylvestres, des épicéas et des sapins.

Aux côtés de ces essences principales cohabitent des essences dites secondaires, comme les charmes, érables, frênes, tilleuls, aulnes, des arbustes comme les noisetiers, les saules, les sureaux, et de petits végétaux comme les fougères, les lierres, les mousses et lichens.

Cette diversité d’espèces est essentielle : surexploitées, les forêts françaises ont été très fragilisées durant le XXe siècle, l’exploitation commerciale du bois ayant entrainé une artificialisation des massifs forestiers, appauvrissant la biodiversité de ses espèces. Aujourd’hui l’ONF veille à leur gestion durable et tente d’assurer leur résistance face aux changements et menaces.

 

[les menaces] La forêt en danger

 

Certaines menaces naturelles, comme le feu, les insectes et les maladies, font partie intégrante de la dynamique forestière. Mais si elles sont monnaie courante et contribuent parfois, comme le feu, à la régénération des massifs forestiers, elles sont de plus en plus accentuées par les activités humaines et le changement climatique. Les incendies sont de plus en plus nombreux et intenses, les tempêtes de plus en plus violentes, les inondations de plus en plus soudaines et déchaînées…Chaque année dans le monde, 25 millions d’hectares de forêt disparaissent, soit l’équivalent de la surface de la Grèce (Source : Global Forest Watch, FAO. 2022. In Brief to The State of the World’s Forests 2022 ).

 

La déforestation est un drame mondial : non contente de réduire à néant des écosystèmes entiers et d’anéantir des chaînes alimentaires dont nous dépendons, elle est l’une des causes principales du changement climatique. Les arbres et forêts jouent le rôle de régulateurs thermiques et captent une grosse part du carbone relâché dans l’atmosphère du fait des activités humaines : lors du processus de photosynthèse, l'arbre absorbe du dioxyde de carbone et rejette de l'oxygène. La déforestation réduit drastiquement la capacité des forêts à occuper cette fonction essentielle.

 

Mais ce n’est pas tout puisque les forêts sont aussi des dépollueuses à grande échelle, capables d’absorber nitrates et phosphates des cours d’eau, et filtrer les poussières et pollutions de l’air. Elles jouent également un rôle crucial dans le cycle de l’eau : les forêts captent l’eau de pluie pour reconstituer les nappes phréatiques et assurer l’hydratation de la végétation qu’elles abritent, et participent au phénomène de condensation, assurant une bonne répartition de l’humidité. En leur absence, ces cycles sont perturbés et les phénomènes de sécheresse sont aggravés. Elles aident aussi à fixer les sols et à lutter contre l’érosion, la désertification, les glissements de terrain, les avalanches ou les effets du vent. Elles sont, enfin, une source de subsistance fondamentale pour de nombreuses populations autochtones que l’on condamne un peu plus à chaque fois que l’on abat un arbre sans considération pour ses différents rôles.

 

Protéger la forêt c’est donc bien sûr protéger ses habitants, mais aussi, en cascade, tous ceux qui bénéficient des services qu’elle rend, nous les premiers.

La biodiversité d’une rivière

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La biodiversité en ville

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La biodiversité d’un verger

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