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The biodiversity of an orchard

La biodiversité d’un verger

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Comme un bon voisinage, le verger est un écrin de biodiversité où se croisent de nombreuses espèces qui contribuent à faire des fruitiers les petits trésors que l’on aime tant.

Qu’il s’étende à perte de vue ou se limite aux deux arbres du fond de jardin sous lesquels les anciens font la sieste, le verger c’est un peu un iceberg : sa face visible, l’arbre fruitier, n’est qu’une petite composante d’un tout foisonnant plus ou moins caché. Herbes, plantes, insectes, les échanges bouillonnent dans un écosystème en bonne santé. Mais gare aux dérives de la culture intensive et à l’appauvrissement de ces hotspots…

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En France, les prés et vergers hébergent…
Colonnes
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14 des 27 espèces d’oiseaux désignées comme en déclin par le Museum national d’histoire naturelle
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Plus de 30 espèces d’oiseaux nicheuses
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Autour du verger, la fête de la biodiversité

 

Le verger peut prendre plusieurs formes, chacune ayant son lot de biodiversité :

  • Le verger traditionnel, avec ses arbres espacés qui dorent au soleil, abrite une prairie d’herbe et de plantes sauvages. Microfaune qui vit à la surface des sols, insectes pollinisateurs qui butinent de fleur en fleur, sa biodiversité est l’une des plus riches. Présent dans toute la France, des pommiers normands aux mirabelles lorraines, sa culture est aujourd’hui en déclin.
  • Le verger conservatoire, lui, n’a pas vocation à exploiter les fruits mais à protéger les espèces qui y vivent. Il a été mis en place dans de nombreuses régions, pour conserver un patrimoine en voie de disparition. Le plus souvent, des variétés très anciennes y sont plantées : c’est une mémoire vivante, riche d’une belle diversité.
  • Le verger en jardin potager désigne les quelques fruitiers qui vivent en bon voisinage avec les légumes du potager. Les échanges entre ces deux écosystèmes sont nombreux et bénéfiques : ils forment une biosphère harmonieuse et attirent de nombreuses espèces, si tant est que l’on fasse la part belle à la diversité des cultures.
  • Le verger commercial, destiné à la commercialisation des fruits : par souci de productivité, celui-ci est le plus susceptible de s’éloigner d’une culture traditionnelle, pour s’orienter vers l’intensification. Mécanisation, traitements phytosanitaires, monoculture… il est le mode de culture où la biodiversité est la plus fragile.

 

Qui trouve-t-on au verger ?

Une culture fruitière compte à la fois les espèces dites « productives », soit les fruitiers à proprement parler, et les espèces « ressources », qui sont essentielles à la survie du verger.

Celles-ci sont connues pour favoriser la pollinisation, en attirant les butineurs. Les abeilles, bourdons et papillons raffolent des noisetiers, pruneliers, lierres, ronces et saules qui bordent les vergers, en haies protectrices. Ils aiment les herbes folles qui grandissent à l’ombre des arbres fruitiers, comme le pissenlit ou le trèfle. Les rosiers des champs, l’aubépine, les renoncules sont des incontournables des vergers abandonnés ou peu entretenus.

Les espèces ressources permettent aussi de lutter contre les nuisibles, de préserver les sols entre deux récoltes fruitières, ou de participer à la décomposition des végétaux, pour un enrichissement de la terre : les vergers où l’on intervient peu sont riches en mousses, lichens et champignons. Ces derniers sont essentiels au bon équilibre de l’écosystème.

Au verger, la présence et la variété des espèces végétales « ressources » dépendent du degré et du mode de culture du verger : la diversité des espèces est le plus souvent appauvrie par une agriculture intensive et spécialisée.

 

Danger au verger

Lorsque les cultures cèdent à l’intensification et la spécialisation, la production de fruits au sein d’un verger peut représenter une menace pour la biodiversité et, à terme, appauvrir la culture elle-même.

Pour produire davantage, les vergers concentrent de plus en plus d’individus d’une même espèce fruitière, au détriment de la variété : cette technique appauvrit les échanges entre les espèces, limite l’expansion de la biodiversité et fragilise l’équilibre de l’écosystème. La diversité est en effet une arme redoutable contre les parasites ou les maladies puisqu’elle permet de diluer l’impact de ceux-ci en décuplant le patrimoine génétique de l’écosystème qu’ils attaquent.

À cette spécialisation peut s’ajouter la mécanisation, qui elle-même représente une menace pour les sols et les espèces végétales « ressources ». Les haies et les bordures naturelles, qui abritent des espèces permanentes mais servent aussi d’aire de repos pour de nombreux oiseaux, sont souvent détruites, appauvries, ou recréées artificiellement.

L’intensification accroit aussi les besoins en eau : pour satisfaire une soif toujours plus grande, l’eau est puisée dans des nappes phréatiques qui, si la gestion qui en est faite n’est pas durable, peuvent finir par s’essouffler et mettre de plus en plus de temps à se recharger, mettant en péril le cycle d’hydratation des cultures.

Dès lors que l’écosystème est déséquilibré, les espèces sont fragilisées. L’appauvrissement de la biodiversité végétale comme animale a aussi des conséquences sur les espèces productives, c’est-à-dire sur les fruits eux-mêmes. De plus en plus fragiles, elles sont plus sensibles à leur environnement : variations climatiques, phénomènes météorologiques, parasites…Un cercle vicieux se met en place : pour pallier le déséquilibre de l’écosystème, on peut être tenté de faire appel à des produits phytosanitaires (fongicides, pesticides, insecticides) ce qui contribue à détruire toujours plus la biodiversité au lieu de la restaurer et la laisser jouer son plein rôle.

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BIODIVERSITÉ
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Encourager la biodiversité par les vergers haute-tige

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Le verger haute-tige, pré-verger ou écoverger est une méthode inspirée du verger traditionnel. Le principe est d’associer les arbres fruitiers à de la prairie, en densité limitée. Cette proximité étudiée encourage la multiplication des espèces végétales – plantes herbacées, bourgeons et fleurs, bois morts… - et animales, qui viennent y trouver abris, supports et nourriture. L’arbre haute-tige est un arbre fruitier greffé à deux mètres de hauteur sur un porte-greffe qui lui confère vigueur et résistance. Associés à d’autres types de culture ou d’élevage, ces vergers rendent des services indispensables comme protéger du vent ou de l’érosion, contribuer à la qualité des sols, offrir un pâturage plus dense…Ils peuvent donc être mis en place dans tout type de milieu pour enrichir sa biodiversité !

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La biodiversité est partout autour de nous !

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